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Une larme a coulé

UNE LARMME A COULÉ Une larme a coulé lorsqu'on me l'a dit Mon cœur n'était pas prêt, mon âme était transie Moi, encore presque un enfant, confronté à la mort Avoir voulu aimer fut le seul de mes torts La vie défile au loin de ma prison blanchie Qui n'a point de barreaux, ni de plancher verni Quand les mains de mes hôtes se posent sur mon corps Leurs doux gants de latex me rappellent mon sort Les gens autour de moi n'osent pas m'approcher Leurs regards sont curieux, ils cherchent à m'éviter Mes parents et amis, je les ai tous perdus Pour eux, je suis déjà parti sans même avoir vécu La nuit, je suis heureux quand mes rêves me transportent Sur un nuage bleu, la lumière m'escorte S'il y a un Dieu là-haut et qu'il m'ouvre les bras Ce sera le premier qui l'aura fait pour moi En hommage à mon frère Richard, décédé du sida, à l'âge de trente ans. Lien vers la vidéo

Errance

ERRANCE Tôt le matin sur des routes familières Qui traversent champs et boisés Je pars joyeux, le coeur léger Le corps enveloppé de lumière Je vais seul sans rendez-vous Pour un moment je ne sais où C'est l'allégresse dans ma poitrine J'oublie les maux qui ploient l'échine Je hume dans l'air l'odeur de terre Je suis heureux et un peu fou Et je mêle le monde et tout Dans un bonheur trop éphémère J'emprunte les pas de mes ancêtres Je m'enfonce dans les bois sombres Où l'arbre géant jette son ombre Parmi les bouleaux et les hêtres Dans le silence je me recueille Je me repose et je repars Suivant mon guide le hasard Sur des sentiers jonchés de feuilles Levant les yeux je vois le ciel Qui brille à travers le feuillage Je sais que l'âme n'a point d'âge Dans son cheminement éternel D'un peu d'orgueil je bombe le torse Et je contemple l'horizon Et je voudrais par mes poumons Boire l'espace, puiser ma force Lien vers la vidéo

Tout meurt, tout renaît

TOUT MEURT, TOUT RENAÎT L'aurore suit la nuit L'éveil remplace le sommeil Le printemps suit l'hiver L'arbre nouveau grandit Sur les cendres de l'ancien Tout meurt et tout renaît Ainsi en est-il de l'Homme La nature est un livre ouvert Qui rend hommage à Dieu Elle est aussi un hymne Au Christ ressuscité Comme la graine doit mourir Pour que naisse la fleur La chenille doit mourir Pour que naisse le papillon L'âme, semblable à la fleur Doit croître de l'Intérieur Elle vit dans les ténèbres La mort du corps la délivre Apparaît alors la lumière La lumière de l'éveillé Avide et assoiffée L'âme boit au calice divin Et rejette cette enveloppe terne Qu'on appelle le corps humain Elle s'élève, délivrée, majestueuse Vers sa Source, vers son Créateur

Une race divine

Ce poème m'a été inspiré par la lecture d'un livre, intitulé : Anthologie de la poésie grecque, particulièrement par le texte du philosophe grec Cristias, qui a vécu au v' siècle avant notre ère, soit : La religion, police supplétive. En ce temps-là, on ne parlait pas de Dieu, mais des Dieux. Même la Bible fait référence aux Élohim (les Dieux) dans la Genèse. UNE RACE DIVINE Les hommes vivaient, sans connaître de lois À la façon des bêtes, la force était leur roi Pas de récompense pour ceux qui étaient bons Et pour tous les méchants, aucune punition Puis vinrent les lois, un flot de châtiments Pour que la justice serve de gouvernement Et que l'insolence soit soumise à l'arbitrage Que les coupables paient pour les dommages Mais les lois n'empêchaient, il va de soi Que les méfaits commis à la face des rois Certains faisaient le mal, tout en se cachant Les gens à l'esprit vif, bien évidemment Un homme eut l'idée de créer les Dieu

Ô femmes!

Ô femmes! Exquises beautés De ce bel univers Reines incontestées Aux charmes divers Vous dont la grâce Mêlée à vos atours Embellit l'espace Et comble nos jours Aux heures ardentes Du joug quotidien Vous venez aimantes Consoler nos chagrins Vous, mères dévouées Se donnant sans compter Vous, femmes passionnées Brûlantes de volupté Que de griseries Dans vos bras adorés Que serait notre vie Sans vous, femmes chéries?

Mon ange, seras-tu là?

  Mon ange, seras-tu là? Mon ange, seras-tu là Au retour du printemps Quand la rose fleurira Sous la douceur du temps? Mon ange, seras-tu là Aux jours d’allégresse Quand l’été reviendra Chargé de ses promesses? Mon ange, seras-tu là À l’automne de la vie Lorsque s’envolera Mon beau rêve joli? Mon ange, seras-tu là Lors des soirées d’hiver Quand la neige couvrira Les champs, les sapins verts? Mon ange, seras-tu là Durant les jours d'ennui Lorsque disparaîtra Le soleil de ma vie? Mon ange, seras-tu là À l'heure de la vieillesse Quand traîneront mes pas Alourdis de tristesse Mon ange, seras-tu là Pour me tenir la main Lorsque je serai las Et que viendra la fin? Mon ange, seras-tu là?

Sortilège

SORTILÈGE Au soleil couchant Teinté de riches coloris Ce jour qui fuit S'inscrit dans le temps De doux parfums légers Embaument l’atmosphère L’horizon va s’enfoncer Au creux de l’univers Emmène-moi, nuage pourpre Très loin de cette terre Afin que mes doutes Ne soient plus qu’éphémères Mais comme apeuré Par ma folle prière Le sortilège fuit, égaré Et je reste solitaire Que vienne donc la nuit Et son cortège étoilé Afin de goûter, endormi À une parcelle d’éternité

Quand l'amour s'en va

QUAND L'AMOUR S'EN VA Quand l'amour s'en va Le coeur devient froid On ne voit plus l'autre Qu'à travers ses fautes L'être qu'on a aimé Est devenu étranger Lui qui nous charmait Aujourd'hui, on le hait Les belles promesses Les moments d'ivresse Pour toujours envolés Vers d'autres destinées Il ne reste que l'ennui Lorsque l'amour fuit Les beaux sentiments Ne sont plus que néant

Adieu, mon cher copain

  ADIEU MON CHER COPAIN Adieu mon cher copain, mon tendre compagnon Toujours à mes côtés durant ces belles années Merci pour les moments où joyeux nous allions Parcourir la forêt dans nos longues randonnées Je revois, en pensée, ta quête incessante Ton ardeur déployée, en vue de débusquer La caille si fragile, la perdrix insouciante Qu'avec tant de vigueur, tu faisais s'envoler Dès l'aube nous empruntions le sentier solitaire Nous enfonçant dans des contrées lointaines Le jour déclinait tôt et sa faible lumière Perçait à peine au retour l'obscurité soudaine C'est dans ce bel automne où la nature se meurt Qu'à nos yeux ravis nous trouvions plus d'attraits Adieu mon cher ami, c'est ta dernière demeure Que le destin cruel vient t'offrir à jamais À l'instant où tu quittes l'horizon de la vie Je pleure malgré moi sur mes espoirs déçus Je revois le passé et d'un regard d'envie Je contemple les joies que nous avons vécues Qu'il soit doux

L'éveil de la nature

L'ÉVEIL DE LA NATURE Si, dans la nature, je ne vois Ta magnificence et ta beauté C'est que mon cœur est froid Et que mes yeux sont voilés Si je n'entends ton appel Dans les arbres et le vent C'est que je ne prête l'oreille Qu'aux futilités du moment Si je ressens ton amour Dans la vie qui m'entoure C'est qu'inconscient, je suis Dans mon corps, mon esprit Quel bonheur sans mesure De voir l'éveil de la nature Me combler d'espérance Dans l'immortalité de l'âme

Les bien-nantis

LES BIEN-NANTIS Vous les bien-nantis, connaissez-vous la faim Le ventre qui se contracte et le regard avide Quand on est indigents, toujours les poches vides Et qu’on n'a que la route sans espoir pour demain ? Vous les bien-nantis, connaissez-vous la honte Les épaules qui se voûtent sous le poids du chagrin Quand sa part dans la vie consiste en presque rien Quand vous, nantis, les richesses vous inondent ? Vous les bien-nantis, connaissez-vous la peur D’être soumis aux caprices, à la colère du temps Chaque jour à la merci de tous les éléments Quand on est démunis devant tous les malheurs? Vous les bien-nantis, connaissez-vous la rage De voir tant d’injustices sur cette terre immonde Tassés dans des taudis, méprisés par le monde Sans connaître de joies, comme des bêtes en cage ? Vous les bien-nantis, connaissez-vous la haine Celle qui vous étreint, et les bas sentiments Quand on ne veut rien d'autre que répandre le sang Quand sortant du néant, les passions se déchaînent ? Vous l

L'itinérant

 L'ITINÉRANT Où sont passés mes rêves ? Ils se sont envolés La fleur de ma jeunesse ? Elle s’en est allée Ma vigueur de jadis et la force de mon corps Se sont estompées ; m’en reste-t-il encore ? La douleur fait fléchir mon pauvre dos souffrant Je sens la vie quitter ma vieille charpente usée Dont les membres vacillent sous le poids des années Dans l’oubli sont passées mes prouesses d’antan Je ne vois plus mes frères, mes parents, mes amis Au fond de leur tombeau, ils se sont endormis Il ne reste à présent que de rares survivants De l’époque lointaine de nos plaisirs d’enfants Je traîne ma vie obscure et ma faible vieillesse Sans joie, sans amour, sans espoir, sans tendresse Vivant au jour le jour, d’un pas lourd de errant Je quête ma pitance et je dors sur les bancs Où vais-je finir mes jours ? Quelle fin m’arrivera ? Qui posera ses mains sur mes yeux de mourant ? Dans quelle fosse commune ? Quel sol me couvrira ? Serai-je avec mes frères, les autres itinérants ?

Les cancrelats

LES CANCRELATS Ils vivent dans l’ombre Rasant les murs Dans les décombres Cherchent nourriture Ces va-nu-pieds Ces sans-abris Sont oubliés Par les nantis Enfants des rues Comme des rats Sont presque nus Les cancrelats Se cachent le jour Pour échapper À ces vautours Leurs meurtriers Des escadrons Qui sont formés Avec mission De les liquider Ils disparaissent Incognito Dans leur détresse Ils sont de trop Les hommes d’État N’aiment pas la vue Que donnent aux rues Les cancrelats Pitié pour eux Enfants des villes Les malheureux Enfants du Brésil

Le carrousel des automates

  LE CAROUSSEL DES AUTOMATES On entend un signal sonore Les automates se lèvent, s’activent Tous livrés à leur triste sort Pauvres épaves à la dérive C’est l’hôpital des internés Ceux appelés les "cas lourds" Dernier refuge des rejetés D’un monde dépourvu d’amour Dans le couloir peu éclairé Les automates déambulent Privés d’espoir, de gaieté Chacun renfermé dans sa bulle Sur le trottoir de la cité D’autres automates déambulent Le pas rapide, c’est la ruée Chacun renfermé dans sa bulle Ces automates à carapace Qui traînent leur propre prison Devant les cris de la populace Sont dépourvus de compassion Immunisés contre la souffrance Vont droit devant sans regarder La main tendue, la déchéance Leur cœur aussi froid que l’acier Dites-moi où est la différence Entre l’automate interné Et celui qui a l’impudence De se prétendre en liberté Les deux sont dans le même giron Celui qui fait de l’être humain Un esclave de la consommation Le monde rêvé de demain La terre est déshumanisée Vi

La vie s'éclate

LA VIE S'ÉCLATE Voilà que revient le printemps Le froid subitement se dérobe La terre enlève son manteau blanc Pour revêtir sa verte robe Les travaux pressent, on les bâcle Tout près déborde le ruisseau Partout, c'est la grande débâcle Qui fait chanter les chutes d'eau L'arbre bourgeonne, gonflé de sève Les champs se parent de couleurs Moment magique, heures trop brèves Où rayonnent tant de splendeurs Les jours s'allongent et c'est la fête Le moustique longtemps endormi Pointe son dard, sortant la tête Quelle ripaille ce sera, les amis! Dans le boisé, près de la mare Retentit un hymne à l'amour La grenouille fait son tintamarre De la brunante au lever du jour La grive s'active, ailes déployées De sa nichée se font pressants Les cris des ventres affamés Qu'une becquée calme un instant La mère nature reprend ses droits La vie s'éclate et c'est étrange Dans la vallée, sur tous les toits On croit entendre le chant des anges

Le printemps

  LE PRINTEMPS Voici qu'avec le temps l'hiver vient nous quitter Le printemps radieux se pointe et nous sourit Les verdures recouvrent le vieux sol appauvri Dans les bois on entend le rossignol chanter Les fleurs au soleil ont ouvert leurs corolles Les jeunes blés ondulent sous des reflets dorés Les outardes joyeuses ont repris leur envol Elles sillonnent le ciel en formations serrées La mère nature s'éveille après un long repos Les arbres remplis de sève se parent de couleurs Les rivières débordent et laissent leurs dépôts Les petits fruits des champs regorgent de saveur Les pluies viennent réjouir une terre assoiffée Une explosion de vie jaillit de ses entrailles On voit les marguerites éclore dans les prés Dans les nids on entend les cris de la marmaille Les petits oiseaux ravis accueillent le renouveau De partout ils entonnent leurs chants d'allégresse L'espoir des jours meilleurs rebondit à nouveau Les faims sont assouvies; les coeurs sont en liesse

L'automne

L'AUTOMNE Quand le vent frissonne Et que l’été s’endort Tu viens, ô bel automne Peindre un nouveau décor On voit l’arbre centenaire Encore tout gaillard Essaie-t-il de nous plaire Avec ses airs paillards ? L’érable, timide, rougit En faisant son ramage On ne voit plus que lui Au fond du paysage Là-bas, le fier bouleau Se prend pour le soleil Voudrait-il se faire beau Avec ses tons vermeils ? Le hêtre majestueux Garde ses larges feuilles Soudain parcimonieux Pour ne pas être en deuil Le chêne débonnaire Aux allures de géant Fait pleuvoir ses glands Qui inondent la terre La forêt resplendit De ses mille couleurs Les yeux sont éblouis Et ravis, sont les cœurs !

La mère nature se meurt

LA MÈRE NATURE SE MEURT La mère nature se meurt, les hommes l’ont tuée Ils ont tué la vie qui coulait dans ses veines Celle dont la beauté émerveillait sans peine Pour une poignée d‘argent, ils l’auront sacrifiée Entendez-vous les cris qui montent de la terre Les animaux périssent, les lacs sont asséchés Les vastes étendues, si productives naguère Ne seront plus, hélas, que plaines desséchées Pleurez, lys des champs et pleurez peupliers La mère nature se meurt et vous mourrez aussi On va vous immoler au nom de l’économie Vous serez les victimes d’un monde sans pitié

La forêt du Nord

  LA FORÊT DU NORD La nuit étend son voile Elle en revêt la terre Au creux de l’univers S’allument les étoiles Une lune échancrée Escalade le ciel L'astre vient régner Sur un monde cruel La brise s’est levée Elle déplace les ombres La vie va s'enfoncer Au cœur de la pénombre Un lourd silence s’abat Sur la forêt du Nord On dirait que tout dort Après les longs ébats Le grand cerf se repose Des durs combats du jour Le temps devient morose C’est la fin des amours L’hiver vient bousculer L’automne qui s’endort Dans les bois désolés Rode le spectre de la mort

La guerre

  LA GUERRE Voilà qu'une épouvantable folie Fait resurgir l'homme barbare Cet homme s'enfonce dans la lie L'horreur est là sans crier gare Voilà que s'embrase le ciel bleu Sous les crachats de la mitraille De toute la terre et ses entrailles Jaillit soudain un monstre de feu On voit s'abattre la faucheuse Cadavres meurtris sous les débris L'enfance d'hier était joyeuse Aujourd'hui elle court aux abris Allez, faites place à la haine Les bas instincts sont assouvis Le fou belliqueux se déchaîne Et froidement, tue sans merci